La seconde partie de notre grand test des deux plus beaux boitiers sportifs du marché, a été menée tambour battant.

De 1600 à 3200 iso, puis en simulation de sous exp en 12800 et 25600 pour le canon pour suivre le fabuleux Nikon !

Y aura t il un gagnant net et précis ? Vous le verrez dans quelques jours.

Ou … le coté obscur de la force !


Dans le précédent test, le Canon 1Dm3 gagnait d’une courte tête le test de qualité, grâce à une plus grande souplesse dans la dynamique, donc aussi une meilleure tenue des très hautes lumières. Mais ce match fut pratiquement égal, car le Nikon sait descendre en exposition pour palier à cette petite infériorité. En qualité de fichier, à part cette remarque, à ce niveau de qualité il a bien sûr été impossible de les départager. Les gros pixels assurent une qualité hors du commun, propre à ces deux monstres sportifs.

Le second test porte sur les hauts iso.

LES CONDITIONS

Le protocole s’est déroulé de la même manière que le précédent. Trois objets, éclairés par un spot spécial lumière du jour ( 5000K ), une pièce à l’ombre mais recevant un flux de lumière, un plafonnier en lampes tungstènes. La lumière externe est peu incidente donc, et a été constante ( jour de pluie, gris constant ).

Les appareils sont posés sur la table du mini studio, les photos sont prises avec retardateur.

Les appareils ont fait la mesure de référence. Les deux cellules étaient d’accord. Le 1600 iso à 1/20s a été la référence haute. Des mesures le long de l’opération ( second test ) ont vérifié les cellules ponctuellement. En descendant en iso, le rapport était identique.

Le Nikon D3, pour être proche de la table, a reçu comme objectif un petit zoom ‘macro’ 35-80 de moyen de gamme, mais que nous avons choisi pour ses bon tests*** en définition, quand il est fermé. Donc nous avons effectué le test à F11.

Le Canon avait reçu dans un premier temps le 24-105L, mais trouvant les résultats trop piqués pour le Canon, j’ai entièrement refait les tests avec ma bague adaptatrice, et le fameux 35-80 Nikkor. Le Nikkor en fait sera un peu moins piqué, mais à peine …

1600, 3200, 6400 , et 12800 ( avec un –1 pour le Canon ), et 25600 ( avec un –2 pour le Canon ).

*** testé par un labo de renom, piqué centre bord à Très Bon, à F11. Et ceci presque jusqu’au bout du range. Nous l’avons utilisé de 50mm à 60mm pour notre part.

LES LOGICIELS

Les logiciels pour analyser les fichiers sont au nombre de trois. Capture One d’abord, de façon à analyser en terrain neutre la capacité nue des deux engins, et C1 est excellent à ce titre et sans fioritures. Puis les logiciels respectifs donnant les JPG internes des boîtiers, pour voir comment l’opérateur peut user de sa machine, telle que.



Tous les tests portent sur des fichiers avec contraste abaissé et courbes extra douces, pour voir les BL. C'est encore plus difficile, et sera instructif.

C1 : Il a été configuré avec, balance des blanc à la main, sur le chemisier blanc du clown, accentuation à zero total ( natif boîtier donc ), contrasté avec une courbe standard C1 extra douce pour voir les ombres, et les anti bruit de chroma et luma otés bien entendu.

RIT : C’est le logiciel de Raw des boîtiers Canon, contrairement à ce qu’on pourrait croire, n’est pas DPP. Il est de grande qualité à mon avis, avec anti bruit et accentuation douce et puissante à la fois. Bref les Jpg Canon sont à mon avis les meilleurs qui soient. Nous avons utilisé RIT en externe cette fois, avec le Raw Canon. RIT a été configure avec une accentuation à zero, courbe de contraste à –2, et l’anti bruit a été activé pour voir les résultats possible en auto boîtier.

NX : Le logiciel de Nikon a été configuré comme le RIT de Canon, courbe douce ( neutre ) et accentuation zero, anti bruit et anti moirage activés.

Puis après avoir créés ces fichiers neutre et sans aucune accentuation ( seuls les boîtiers pro peuvent ne pas avoir d’accentuation, c’est un plus utile ), nous avons remonté les saturations et accentuations pour voir un fichier imprimable et bien vivant cette fois. On s’est limité à 1600, 3200, et 6400 pour cette opération.

LES FICHIERS EN CONSTRASTE NORMAL

Voilà deux 1600 iso, avec courbes normales.

Tout le reste du test se fera avec courbes adoucies et BL remontées, pour voir la misère. Et la juger. Ce sera bien entendu pas tout à fait réaliste sur ce point, ne le perdez pas de vue. En pratique vous ne devriez pas voir le mur du fond. On a exposé en grande dynamique ( spot sur les objets ), le reste est en fait dans des ombres logiquement.

On va voir qu’on peut se permettre de remonter, surtout dans les iso 1600 et 3200, sans aucun problème ! Ces machines sont incroyables !

www.photus.eu/img/Test_iso_COURBE0.zip ( 13MO )

Attention, ils sont en Adobe98, ce sont les seuls, tout les autres sont en sRGB.

LE TEST AVEC C1


http://www.photus.eu/img/Test_iso_C1.zip ( 120MO )

C’est le test neutre. Enfin relativement le plus neutre car l’outil est le même. Et justement C1 /4 permet de laisser le RAW nu, tel que.


1600 iso.

NB : la pdc est légèrement plus grande sur le Canon ( je suis à 48mm, et 62mm pour le Nikon ) donc les cheveux en avant de la tête ( qui sont bien 5 cm devant le bonhomme ) sont plus flous pour l’un que pour l’autre. Idem l’échiquier en arrière. La seule chose importante est que la cible soit dans le focus. Pour le fond, il y a des petites variations de lumières. Peu importantes.

Ici les grains natifs des deux appareils. Le constat va être le même, tout le long du test. Le bruit du Nikon est mieux nettoyé.

Voyez le fond marron en arrière, le grain est plus fin sur le Nikon. Certes c’est normallement un quasi noir ou sombre, car j’ai fait des relevés de courbes, naturellement la photo n’est pas ainsi. Mais c’est un bel enseignement. Dans C1 et sans aucune retouche, le bruit est inférieur dans le Nikon.

Les joues sont sans grain. C’est bien un visage de porcelaine. Le Nikon est légèrement devant.

De peu, 1600 iso est encore pour nos deux engins, un iso … bas !

La qualité est époustouflante sur les deux machines.

Nous sommes ici SANS ACCENTUATION, vous voyez le fichier tel qu’il est. Et là on est obligé de faire une seconde constatation.

Le Canon est plus piqué. C’est carrément flagrant. Voilà pourquoi j’ai refait mes tests d’avec le 24-105, je n’y croyais pas. Le Canon, y compris avec le cul de bouteille, est bien plus piqué que le Nikon.

Et on retrouve un petit défaut du Nikon, les hautes lumières ont du mal à tenir, sans perdre leur définition. On avait vu cela dans le test à 200 iso. Le Nikon n’aime pas friser avec les saturations.

Conclusion : à 1600 iso, le Nikon a un nettoyage de base, il laisse passer peu d’information, lisse des bruits qui n’existaient pas vraiment, le Canon a été plus permissif et garde une définition énorme. Canon gagne de loin le secteur des 1600. Nikon a usé de main trop lourde.



3200 ISO

Les remarques sont les mêmes. Sauf que le bruit de fond, commence à fourmiller pour le Canon. Le Nikon est toujours devant en lissage de bruit.

Mais nous sommes ici avec des noirs remontés à l’arrière. Tout le reste est parfaitement lisible, le grain disparaîtra avec le moindre petit logiciel anti bruit, fusse t il de qualité basique. Le mur arrière est un peu plus éclairé le jour de la prise du Nikon, j’ai une autre série du Canon, le mm jour, où c’est l’inverse ( 30 minutes avant ) et c’est alors dans cette série le Canon qui a le fond un peu plus clair. Donc moins de grains.

N’empêche. Le Nikon casse le moutonnement du grain, un peu mieux. Mais encore une fois avec une utilité incertaine. Le piqué sur les objets éclairés, est moindre sur le Nikon.

Conclusion : Encore une fois le Nikon a eu la main assez lourde, mais son beau grain est peut être en train de ronger le retard. Canon gagne tout de même le secteur des 3200 iso, car ses détails restent incroyables, ses blancs tenues d’un main de maitre.

6400 ISO.

Le match bascule. Pas encore totalement, et les partisans de piqué contre douceur seront proches de ne jamais se départager. Les deux boîtiers parlent de façon brute, le lissage que Nikon applique à son Raw ( grâce aux travaux de C.Buid nous savons que c’est un travail avan le raw ) commence à porter ses fruits.

Certes le fond est remonté, normalement non visible ( voir les deux fichiers avec courbes normales en 1600 ), mais les détails commencent à bénéficier du traitement Nikon. Le piqué Canon, qui subsiste, n’est pas totalement nécessaire, il sera dans certains cas un petit handicap ?

Certes aussi, dans C1 configuré ainsi ( sans anti bruit ), le fichier brut de Canon n’est pas favorisé, mais on peut voir tout de même que l’effet de bande est perceptible.

Conclusion : le Nikon gagne de peu ce secteur des 6400 iso, avec les fichiers bruts.


12800 ISO

Ici le match a basculé. Le Nikon bénéficie à plein de son Raw nettoyé, et le Canon, obligé de sous exposer d’un IL, fait remonter des bruits de bande ( banding ) dues aux ramassages des infos par ligne, effets d’horloge. Le Canon perd surtout sur un point, et c’était bien inévitable avec la technique de rattrapage empirique de sous exposer, les couleurs deviennent fausses, les densités aussi, le noir et le contraste s’accentue.

Au prix de gymnastique en post traitement plus soignées, il sera possible au Canon de faire presque aussi bien, nous le verrons plus loin peut être, mais le match est gagné par Nikon.

Canon a fait une erreur de ne pas traiter les possibilités dans le Raw, pour descendre son 6400 qui était satisfaisant.

Conclusion : Nikon gagne ce secteur, haut la main, même si dans ces cas de qualité grossière, les capacités ne sont pas si loin.

25600 ISO

Le Nikon en avait sous le pied. Son traitement des raw lui permet de continuer à descendre, en gardant une chroma et surtout une lumière satisfaisante. Dans les 12800 précédent, le Canon pouvait suivre, difficilement mais il le pouvait, ici ce n’est plus le cas. Même avec des traitement habiles, on peut prédire que les rattrapages ne seront plus possible.

Nikon a frappé un grand coup avec ce 25600 ISO.

Conclusion : Nikon gagne haut la main, avec plus aucun conteste de la part du Canon.

LE TEST AVEC RIT


http://www.photus.eu/img/Test_iso_RIT.zip ( 33MO )

Le propre de ce test, est que l’anti bruit de Canon sera mis en œuvre. Ce sera la grosse surprise de ce petit dossier.

1600 ISO

Voici une surprise de taille. Le fichier brut de Canon avec C1, déjà assez exceptionnel, se voit ici ôté de tout bruit dans les valeurs sombres. C’est remarquable. Le piqué reste hors du commun malgré tout. Voilà la prouesse de ce traitement.

Et ce traitement est le traitement JPG boîtier, pas inutile de le rappeler !

Voilà pourquoi je supputais que d’ôter à la fois le bruit et le piqué du Nikon à ce stade des 1600 iso n’était peut être pas judicieux. La preuve en est faite, un simple anti bruit et le 1600 iso devient un 400 iso d’un autre boîtier.

3200 ISO

Mêmes remarques que le 1600 iso. Piqué fabuleux, bruit inexistant ou presque.

6400 ISO

Granulation qui commence à apparaître. Mais le piqué subsiste. Les noirs ne seront pas aussi propres que le Nikon, mais les zones moyennes sont toujours précises. Ce sera toujours difficile de départager les deux engins, même avec l’anti bruit. Le blanc est toujours merveilleusement bien tenue.

12800 ISO

L’anti bruit de RIT adoucit la peine, mais ici ne suffira pas à cacher la misère. Le match ne sera pas changé pour autant, le Nikon reste devant. Le Canon devra passer par des outils plus sophistiqués, car il n’est pas immensément loin du Nikon, on pressent que les résultats, pour jamais égaux qu’ils ne seront pas, pourront dépanner, et s’approcher.

25600 ISO

Rien ne change, le 25600 est une utopie maintenant inaccessible pour le Canon, à part dans certains cas de lumières moyennes seulement, où le Canon à expo –2 pourrait être seulement battu en place d’écrasé.

LE TEST AVEC NX


http://www.photus.eu/img/Test_iso_NX.zip ( 47MO )
NX a amené dans ce test, un nettoyage supplémentaire du bruit de chroma en très basses lumières, cela s’ajoutera à la qualité native des Raw Nikon déjà nettoyés

1600 ISO

Comme je le disais précédemment, débauche d’énergie, castratrice dans ces iso propres. Le fichier fait avec NX est décoloré en basses lumières, mais le bruit persiste. En fait l’anti bruit de Nikon n’est pas très efficace. On s’en moque, il n’y avait pas beaucoup de bruit, ce sont surtout de désaturer les BL qu’apporte le logiciel.

Mais c’est peu qualitatif à ce stade.

3200 ISO

Mêmes remarques. Le grain sombre est amélioré. Paradoxalement, le logiciel RIT avait fait aussi bien sinon mieux, tout en prenant acte du piqué non dévoré par les Raw Canon. Dommage que cet ajout de lissage de chroma ne soit pas vraiment déconnectable chez NX, les tests menés sans l’anti bruit sont tout de même à désaturer les ombres. Choix étrange. Les fichiers sont tellement propres …

Pire on avait vu dans le test de qualité à 200 iso que NX fait aussi cette opération, dans les bas iso. L’utilisateur aura intérêt à ne pas utiliser NX en iso de qualité, voire même avec les 3200 iso.

6400 ISO

Là les choses changent. NX ne lisse toujours pas, il désature mais cela devient utile à ce stade.

On reste toujours néanmoins en interrogations entre le RIT qui a gommé en BL et NX qui désature. Les qualités finales sont proches, différentes et proche à la fois. J’ai un petit préférence pour le Nikon toutefois. Le piqué Canon subsiste, mais dans le fouillis qui point, je ne crois pas qu’il soit encore très utile. NX me semble légèrement plus équilibré.

Le petit problème reste ces blancs qui saturent salement sur le Nikon. Il faudra sous exposer un peu, d’un tiers par rapport au Canon, et dans ce cas reprendre un peu de bruit, mais cela va mieux que ces HL douteuse. Le match est bien égal entre les deux machines, 6400 est un point de neutralité.

12800

NX fait bien son travail, on est heureux de voir les zones BL désaturées maintenant, mais il n’est pas du tout un bon débruiteur, des grains anarchiques traînent partout, il faudra maintenant finir le travail ailleurs. Et les belles lumières et couleurs en zone moyennes, comme nous le disons, finiront de surpasser le Canon à la traîne.

25600 ISO

Pas ou peu de bénéfice, NX qui était un désaturateur, laisse passer autant de boucan que C1. Etonnant que Nikon ne joue pas avec un gros débruiteur dans son logiciel.

Chacun sait que NoiseWare ou NetImage parfois intégrés à des logiciels de Raw y arrivent fort bien.

UN SUPPLEMENT


www.photus.eu/img/Test_iso_QUAL.zip

Voici le supplément en tirage de qualité. Nous avons enfin relevé le piqué normal ( RIT +4 et NX +4 ). Et toujours avec des courbes de relevé des BL ! Très fort. Très beau.

Canon domine le Nikon en 1600 et 3200, et garde un gros piqué en 6400, mais qui n’est plus vraiment souhaitable. Le Nikon souffre apparemment de ses filtres anti bruit natif dans le raw, pour les iso raisonnablement bas.

Les deux constructeurs ont fait des erreurs un peu différentes …

CONCLUSION :


NIKON gagne le match des hauts iso. Pourquoi me direz vous ? car le Canon est tellement bon à 1600 et 3200 ? c’est simple, on a pas besoin d’œuvre d’art à 3200 iso, et le Nikon avec deux ou trois tours de passe-passe en accentuation, pourra cacher son infériorité. Le Canon ne pourra pas masquer la sienne en extrême iso, cela c’est certain ! Oui et non, dirons d’autres personnes, la qualité des piqué et des blancs des Canons est un plus, et les iso extrêmes peu enviables. N’empêche, le Nikon peut ramener des photos présentables, que le Canon ne peut pas. Nikon gagne le match.

Pour autant, subjectivités.

D’aucuns préféreront le piqué, d’autres la facilité de claquer une photo à – 2 expo, ou disons – 1 expo car c’est surtout à 25600 que le trou est irrémédiable.

En vérité, comme je viens de le dire, les deux maîtres de la photo 24x36 ont exagéré leur qualité, sans donner de la souplesse à leur fans. Pourquoi Nikon mange son piqué dans des bas iso ( relatifs certes ), pourquoi Canon n’a pas nettoyé son expo –1 et –2 et laissé les bruits d’horloges ?

On répondra que chacun a étudié sa machine dans son coin ? Canon certain de sa supériorité ancienne dans ce domaine, ne voit pas l’utilité de fichiers, douteux malgré tout, et Nikon pour pouvoir descendre une expo plus bas que tout le monde, a fait un petit sacrifice, bien utile. Oui il est utile car il existe. Dans des cas extrêmes, ce sera utile, et encore équilibré pour de l’information. Voire arrangeable et présentable.

NIKON gagne donc ce match de peu, comme CANON avait gagné l’autre de peu.

Il faut souligner une chose pour remettre les pendules à l’heure. Comme pour l’autre étude, on se dispute entre le très bon et le très très bon. Et aucun boîtier n’arrive à la cheville de ces deux là, pour ces traitements des hauts iso. Pour avoir testé un 1DS3 récemment, je peux vous le dire.

Ce sont donc deux merveilleuse machines, les meilleures dans ce domaine à l’heure actuelle.

Bonnes photos à tous.